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Je suis passée par différentes phases. La première, c’était : pas de scénario. J’avais une vague idée de l’histoire, je savais que les héros gagneraient mais aucune idée de la manière dont ils s’y prendraient pour vaincre le grand méchant. Certains scènes étaient très nettes dans mon esprit, d’autres beaucoup moins. En fait, lorsque j’ai commencé à écrire mon premier roman, j’ai inventé au fur et à mesure, j’ai bouché les trous entre les scènes au gré de mon inspiration du moment, j’ai décidé du dénouement final au moment d’écrire… le dénouement final.
J’avoue, cette technique s’est révélée franchement moyenne. Parce quand on bouche le trou, le résultat ressemble à… un bouchage de trou (traduction : pas terrible). Les solutions aux problèmes que rencontraient mes héros n’étaient ni très originales, ni très héroïques, ni très bien construites. Elles ne tenaient pas le lecteur en haleine. Il manquait une structure, un fil conducteur clair. Le résultat était plutôt bancal et manquait parfois de logique. J’étais souvent obligée de modifier le début suite à une idée qui surgissait aux trois quarts du roman et qui me forçait à tout changer pour obtenir une certaine cohérence.
Attention, je n’ai rien
contre l’invention au fil des pages, au fil du récit. Les idées surgissent
souvent en cours de route, j’en ai déjà parlé : parfois, les personnages
prennent vie au point qu’ils décident de dévier du scénario pourtant soigneusement
construit à l’avance. Mais si ça arrive trop souvent, si l’histoire part dans
tous les sens, ça commence à manquer de cohérence. Le fouillis c’est bien, le
fouillis organisé dans lequel le lecteur se retrouve, c’est encore mieux.
Au bout de deux romans, j’ai
compris qu’un scénario ne serait pas inutile. Que savoir à l’avance ce qui
attendait les héros et la manière dont ils s’en sortiraient renforçait
fortement la logique et la solidité de l’histoire.
Le problème, c’est que je ne
suis guère patiente. Et peaufiner un scénario, ça prend du temps, beaucoup de
temps (en tout cas pour moi). Des mois entiers durant lesquels l’histoire t’accompagne
chaque seconde de chaque jour, durant lesquels ton scénario se construit dans
un petit coin de ton cerveau tandis que tu continues à vivre ta vie de tous les
jours. Et puis, au bout de ces quelques mois, tu le tiens, ton scénario. Tu
connais à fond tes personnages (ça fait six mois que tu les côtoies !), tu
connais leurs forces et leurs faiblesses, tu maîtrises le monde dans lequel ils
évoluent, tu sais quelle sera la première et la dernière phrase du roman.
Et là, ça y est, tu
commences à écrire. À ce moment-là, tout est facile, tout est évident. Les
doigts volent sur le clavier parce que l’histoire, tu la connais. Tu sais
précisément ce que tu vas écrire et comment (bon, pas tout à fait, il reste
encore beaucoup de place pour les surprises, comme évoqué plus haut).
Depuis que j’ai opté pour le
scénario, j’écris beaucoup plus, beaucoup plus vite et avec davantage de
plaisir. Le temps d’écriture a fortement diminué également. Les raccords entre
les scènes sont moins maladroits, plus travaillés. Et mon amour pour l’écriture
a grandi. J’écris plus, j’écris mieux, j’écris plus facilement.
D’ailleurs, le roman qui me
trotte dans la tête actuellement est au stade du scénario. J’ai achevé de
construire le monde dans lequel il se déroulera : je connais son histoire,
ses villes, sa faune et sa flore, sa population. Je connais mes personnages, je
connais dans ses grandes lignes l’histoire qui les occupera. Il me reste
maintenant à la développer, à la construire, à l’envelopper.Ah, que j’aime écrire !
J'adore ce que tu racontes sur ta façon d'écrire, je trouve ça passionnant ! Je n'ai jamais rien écrit de si long qui nécessite un scénario mais je peux comprendre que ce soit indispensable ! :)
RépondreSupprimerPS : tu m'as donné envie de lire "A comme Association", je vais piquer le 1er tome à mes zélèves dès demain...