J’ai donc décidé de me rendre à mon rendez-vous comme prévu. C’était plus prudent. Sauf que… Sauf que mon propre corps m’a lâché ! Croyant sans doute bien faire, il m’a octroyé un sursis de deux semaines. Pour cause de rhume. Parce qu’un rhume, bien que souvent qualifié d’inoffensif, entre les mains d’un dentiste ça peut rapidement devenir mortel ! Ben oui, j’aimerais vous y voir, les deux narines complètement bouchées et la bouche obstruée par les instruments de torture de monsieur le dentiste ! J’ai décidé que mourir étouffée un avale-salive dans la bouche, c’était pas assez glamour et j’ai annulé le rendez-vous. Merci le rhume !
Le voilà qui approche la
seringue. Je ferme les yeux, je ne veux pas voir la taille de l’aiguille !
Je rouvre les yeux, tente une plaisanterie : « J’ai beau grandir, les
piqûres me font toujours aussi peur ! Enfin, je ne dois pas être la seule,
non ? ». Vu la moue sceptique qu’il m’adresse pour unique réponse,
j’imagine que je suis la seule. Ça m’est égal, je suis une trouillarde et
j’assume (tu parles !).
Ouf, la piqûre est passée.
J’ai rien senti, mon dentiste est un pro. Je masque l’accoudoir du fauteuil à
l’aide de mon bras. Il apercevra bien assez tôt les trous que mes ongles y ont
laissés. Pendant que je réfléchis à la meilleure position pour camoufler les
dégâts, mon dentiste s’embarque dans un grand monologue. Sur un air de
« faites attention de ne pas mordre votre joue, elle est endormie, vous ne
sentiriez rien ! ». Super ! Il s’affaire, chipote dans ses
ustensiles, revient deux minutes plus tard. « Mais ! Qu’avez-vous
fait ? Je vous avais dit de ne pas vous mordre la joue ! Elle est en
sang ! Impossible de travailler dans ces conditions, il faudra revenir un
autre jour ! ».
QUOI ? Je me suis tapée
une piqûre pour RIEN ??? Bon, vu sa tête, il s’agissait d’une blague. Stupide,
la blague, d’ailleurs.
Heureusement, une demi-heure
plus tard, ma carie est soignée. Je me relève, je tremble un peu (les piqûres
ça laisse des traces), je paie et je m’en vais. Ouf ! J’ai survécu. Je
m’offre des bonbons pour fêter ça. Les bonbons risquent de m’obliger à
retourner chez le dentiste l’année prochaine ? M’en fous, même pas peur. Les
piqûres, je maîtrise !
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