L'autographe pour cacher ma tête, pas joli-joli mais bon... |
J'ai été gênée, aussi, par ces auteurs qui tentaient
de vendre leurs livres à grands renforts de gestes et de résumés et dont j’ai
eu le plus grand mal à me dépatouiller (j’ai toujours eu difficile à dire non
dans ce genre de situation ; d’ailleurs, j’évite comme la peste les petites
boutiques de vêtements dans lesquelles les vendeuses un peu trop serviables
vous fourrent des tonnes de pantalons dans les bras jusqu’à ce que vous n’osiez
plus sortir sans avoir acheté au moins une pièce). Bref, mon manque de
personnalité n’est pas le sujet de ce billet…
J’étais donc venue pour une raison bien précise :
rencontrer Pierre Bottero. Je me souviens avoir cherché le stand de Rageot, sa
maison d’édition, vaguement inquiète à l’idée qu’il ne soit pas là. C’était
grand, c’était bondé mais j’ai fini par le trouver. Il y avait peu de monde devant moi,
je n'ai pas dû attendre longtemps avant de lui présenter son dernier livre à
dédicacer. Je lui avais préparé une enveloppe avec une petite lettre, j’avais
peur de sa réaction. Je la lui ai tendue, il a fait mine de l’ouvrir, j'ai
secoué la tête et lui ai demandé de lire ça plus tard, j’étais bien trop gênée.
Il a acquiescé, il a signé, mes parents ont pris une photo, nous sommes
repartis. (A l’époque, j’avais vingt ans, ce qui augmentait ma gêne, j’étais
trop vieille pour me comporter en groupie ;-))
L’histoire ne finit pas là. Dans l’enveloppe, j’avais
glissé plusieurs feuilles de papier. Sur l’une d’elle, j’avais écrit une petite
lettre dont je ne me souviens absolument pas le contenu. Sur une seconde, j’avais
écrit une mini (mini) nouvelle tenant sur une page A4. J’avais également joint
à l’enveloppe les premiers chapitres de mon roman.
Quelques jours plus tard, j'ai reçu un e-mail de la
part de Pierre Bottero (j’avais inscrit mon adresse dans l’enveloppe, à tout
hasard). Je vous passe les détails mais il a répondu personnellement à ma
lettre, dans un style très similaire à celui de ses romans. Il me remerciait
pour la nouvelle, il me confiait ses impressions quant à mon roman, il me
glissait quelques conseils. Inutile de préciser que j'ai passé une journée entière à faire des bonds
(de joie) et à relire son mail (en boucle).
Je ne connaissais pas personnellement Pierre Bottero mais
je pense qu'il était vraiment quelqu’un de bien. Je pense que quand j’aurai des
enfants, je leur interdirai de monter sur une moto, même quand ils auront
quarante-cinq ans et que je serai une vieille femme toute ridée sans plus aucune
autorité. Parce que mourir à quarante ans, c’est tôt. Mon (égoïste) douleur de
lectrice n’est rien comparée à celle qu’a dû ressentir sa famille. N'empêche, sa mort
m’a énormément touchée.
Pour finir, une citation à nouveau pêchée sur son site internet :
"La mort est un cadeau que nous offrent ceux qui partent. Un cadeau exigeant, écrasant, mais un cadeau. La possibilité de grandir, de comprendre, de s'ouvrir, d'apprendre."
Ellana l'Envol, édition commentée par l'auteur.
Quelle merveilleuse rencontre ! C'est une chance que d'avoir vécu un moment pareil !
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