lundi 1 avril 2013

Appelez-moi bonne poire...



Aujourd'hui, premier avril, lundi de Pâques et jour férié, Muche travaille (c'est l'homme) pendant que Truc glande (c'est moi). Étant donné que j'avais déjà barré tous les points de ma "to do list" du week-end (le point, en fait) (le seul et unique point) (les plinthes, vous vous souvenez ?), je comptais bien profiter de cette dernière journée de long week-end en lisant des romans allongée sur mon canapé.

C'était sans compter sur l'extraordinaire sens de l'organisation de Muche. Qui m'a arrachée d'un profond sommeil (aidé par la sonnerie de mon portable) (c'est lui qui téléphonait) pour m'expliquer que le restau du club de sport dans lequel il travaille était fermé (étonnant, Muche serait-il le seul à travailler le lundi de Pâques ?) (si vous avez perçu du sarcasme dans mes mots, sachez qu'il n'est ni imaginé ni sous-entendu mais bien réel), qu'il n'a pas pensé à prendre un pique-nique (tiens, j'ignorais qu'il lui arrivait de penser) et que par conséquent, j'allais devoir lui apporter à manger.

Cette logique implacable a achevé de me réveiller. J'ai ouvert un œil, le réveil m'a informée qu'il était 10h. J'ai évalué sa demande (me lever, me doucher, préparer à manger, enfourner ma bécane, trente minutes de vélo, lui déposer son repas, repartir, une demi-heure de vélo, retour à la maison), grommelé, soupiré, puis j'ai fini par accepter (non sans penser très fort que si j'étais à Bruxelles en train de travailler, je ne lui demanderais certainement pas de m'apporter le pique-nique oublié) (d'abord parce que je n'aurais pas oublié mon pique-nique, ensuite parce que je ne l'aurais certainement pas tiré de sa grasse-mat-de-dernier-jour-de-long-week-end pour quelque chose d'aussi trivial que mon estomac (hum), finalement parce que j'aurais estimé être suffisamment autonome et fière que pour me débrouiller seule et assumer mes bêtises).

Bref. Me voilà dans la cuisine en train de cuisiner. Quand j'ai terminé (riz-saumon-poireaux-épinards, pour ceux que ça intéresse) (Muche étant allergique à à peu près tout ce qui se mange, impossible de se contenter d'un bête sandwiche), j'empaquette le tout et m'apprête à enfourner mon vélo pour le lui apporter.

C'est là que mon téléphone sonne. Muche. Je décroche, un sourire aux lèvres. Sourire qui s'évanouit lorsque sa voix retentit dans mes oreilles :
  • Dis, euh, est-ce qu'en fait, tu saurais faire à manger pour le plus de monde possible ?
Je dois avoir mal entendu. J'ai mal entendu, non ?
  • A manger pour le plus de monde possible ? je répète. Ça veut dire quoi ça ?
  • Ben... A manger pour le plus de monde possible, quoi !
Ah oui, là, tout de suite, c'est plus clair.
  • Parce qu'en fait, je ne suis pas le seul à ne pas avoir de pique-nique, les autres aussi, et ils auront faim à midi.
Ah oui ? Sans blague ! Et les autres, ils n'ont pas une femme-bonne-poire pour leur faire à manger et leur amener leur pitance au boulot ? Non ? Je dois vraiment être la bonne poire de tout le monde et pas uniquement la tienne ?
  • Écoute Muche, je viens de terminer ton pique-nique, si je dois recommencer pour tout le monde, tu ne l'auras jamais à midi ! 
  • Bah, laisse tomber alors, ils achèteront un sandwiche !
  • Quoi ? Et toi, tu peux pas t'acheter un sandwiche ?
  • Ben non... Tu sais bien, le gluten quoi !
Oui, le gluten, bien sûr. Le fait d'être intolérant au lactose ne t'a pourtant pas empêché de te goinfrer d’œufs au chocolat au lait  toute la journée hier. Par contre, le fait d'être intolérant au gluten te force à demander à ta femme-bonne-poire de te renoncer à sa grasse matinée pour t'apporter un pique-nique cuisiné avec amour...

Conclusion ? Muche a eu son pique-nique, ses collègues ont eu leur sandwiche et je n'ai été la bonne poire que d'une et unique personne aujourd'hui...

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