J’adore lire, j’ai lu beaucoup de romans dans
des styles très différents mais quand on me demande quel est mon livre préféré,
je ne sais jamais quoi répondre. Et puis, si j’y réfléchis…
Il y a la trilogie « Le Pacte des
Marchombres » de Pierre Bottero, bien entendu, dont j’ai déjà parlé sur ce
blog. Terriblement poétique, un concentré d’héroïsme, d’amour, de suspense et
d’humour.
Et puis il y a Noces indiennes. Ce roman, je suis tombée dessus un peu par hasard.
Une amie de ma mère le lui a offert et un jour, ne sachant trop que lire, je
l’ai entamé. Pleine d’a priori du style « oh, encore un bouquin sur les
mariages forcés ». Sauf que non. Et puis si, un peu, quand même. Mais en
abordant le sujet d’une perspective diamétralement opposée à celles que je
connaissais.
Noces indiennes, c’est l’histoire de Savitri, petite
fille d’une Inde dans l’âge d’or de la colonisation britannique. C’est aussi
l’histoire de Nataraj, jeune indien adopté par un sahib daktah, un docteur blanc réfugié au plus profond de la
campagne indienne qui consacre sa vie et ses mains aux pauvres. C’est
finalement l’histoire de Saroj, indienne née en Guyane britannique qui se retrouve
engluée dans une culture qu’elle rejette corps et âme.
Si le thème des mariages arrangés se retrouve
dans chacun de ces trois destins qui se mêlent et s’entrecroisent, le thème est
abordé du point de vue des indiens eux-mêmes, bien loin de la vision occidentale
de type « les mariages arrangés c’est mal », bien loin des préjugés
qui entourent le sujet.
J’ai lu ce roman quatre ou cinq fois. À chaque
fois, j’ai été emportée. L’auteur a vécu en Inde comme en Guyane, elle connaît
ces pays et la mentalité de leurs habitants. Elle en dresse un portrait
édifiant dans lequel se mêlent évolution des rapports entre colonisés et
colonisateurs, devoir et famille, rituels et religion, horreur et beauté. Elle
y parle d’amour, elle aborde à travers le personnage de Savitri cette profonde
communion avec la nature qui me parle depuis toujours, elle y évoque sacrifices
et résignation, deuil et acceptation, tradition et rébellion. Ce roman n’est
pas particulièrement drôle, l’histoire est même très cruelle par moments
(qu’est-ce que je ne donnerais pas pour réécrire la fin de la vie de Savitri,
mon personnage préféré !) mais elle est avant tout magnifique. Ce roman me
remue un peu plus à chaque lecture et me parle jusqu’au fond de mon âme.
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