mardi 31 juillet 2012

Signe ou coïncidence ?


Je ne crois pas aux coïncidences, je préfère croire aux signes. Je pense sincèrement que suivre son intuition et se fier à ses ressentis est une manière adéquate de guider sa vie. Plutôt que voir des coïncidences ou des hasards dans les événements qui ponctuent mon existence, je préfère y voir des signes quant à la direction à suivre ou la voie à emprunter.

Tout ça pour dire qu’hier soir, juste avant d’aller dormir, alors que je cherchais à trouver la date de parution d’un roman convoité, je suis tombée totalement par hasard sur la page web suivante. Si vous avez cliqué, vous comprenez certainement que mon heure de coucher a été retardée de deux bonnes heures (au grand désespoir de Muche qui n’avait qu’une envie, dormir, et qui a dû subir mon enthousiasme envahissant et une avalanche de questions du style « Je participe ? Je participe pas ? Tu en penses quoi ? »).

Un concours. Pas un bête concours d’écriture de nouvelles au-thème-aléatoire-qui-ne-me-parlera-sans-doute-pas. Non. Un concours organisé par Gallimard, destiné aux auteurs non publiés, un concours de romans jeunesse, dont le premier prix n’est autre que la publication dudit roman. Chez Gallimard. LA maison d’édition à laquelle rêvent tous les jeunes auteurs non publiés. Concours ouvert entre avril et août dont j’ignorais totalement l’existence. Concours dont je prends connaissance au moment où j’allais envoyer mon manuscrit aux maisons d’édition.

Alors, signe ou coïncidence ?

Bon, ça c’est pour le volet « enthousiasme ». Il y a également le volet « doutes et interrogations ». Un tel concours est une chance. D’autant plus qu’apparemment (d’après la vidéo ci-dessous), ils lisent vraiment tous les manuscrits jusqu’à la dernière ligne, ce qui n’est pas le cas dans les processus « classiques » d’édition. Ce qui leur permet d’évaluer le roman dans sa globalité et de repérer les points forts qui se manifestent parfois après les trente premières pages. Ensuite, les trois romans « finalistes » seront retravaillés en compagnie de l’éditeur, ce qui est quand même une chance exceptionnelle : vivre la correction d’un roman est sans aucun doute une expérience précieuse. Pénétrer dans le monde « secret » de l’édition (secret pour tous ceux qui n’ont jamais été publiés), même sans gagner et sans être publié, c’est une chance vraiment unique !

Passons au volet « doutes et interrogations », maintenant. D’abord, si on ne fait pas partie des trois finalistes, Gallimard se garde durant un an (jusque juin 2013) la priorité quant à la publication éventuelle des romans envoyés au concours. Ce qui n’est pas en soi quelque chose de négatif (je suppose que la maison d’édition veut pouvoir publier un roman non gagnant qui lui plait quand même suffisamment pour avoir envie de le publier). Sauf que si j’envoie mon texte au concours et qu’il n’est pas retenu (ce qui reste quand même l’option la plus plausible en termes de probabilité !), je devrai attendre un an avant de l’envoyer à d’autres maisons d’édition. Bon, ce n’est pas la mort, je peux attendre un an, je survivrai ! (D’autant plus que le temps à tendance à s’écouler plus rapidement au fur et à mesure des années, ce qui signifie que cette année devrait passer encore plus rapidement que la précédente qui a pourtant filé comme l’éclair…) (pas sûre d’être claire là) (pas sûre que ce soit si positif d’ailleurs, j’aurai septante ans avant même d’avoir le temps de dire ouf si ça continue !)

Par contre, faire partie des trois finalistes mais ne pas sortir gagnant est plus « ennuyant » (je mets des guillemets parce que si c’était le cas, je ne trouverais certainement pas ça ennuyeux mais plutôt exceptionnellement génial). N’empêche, « ennuyeux » (avec guillemets) parce que le roman-finaliste sera non seulement corrigé (ce qui est génial) mais aussi publié sur internet (ce qui est bien moins génial). Les lecteurs pourront voter pour leur préféré durant deux mois. Donc, si le roman se trouve parmi les trois finalistes mais ne gagne pas… Est-il encore publiable dans une autre maison d’édition ? Alors qu’il a été disponible sur internet durant deux mois ? A moins que Gallimard ne décide quand même de le publier ? (Pourquoi une maison d’édition refuserait-elle d’éditer un roman qu’elle trouve valable et sur lequel elle a travaillé durant six mois ?) C’est le point qui m’embête le plus.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Vous avez un avis sur la question qui pourrait m’éclairer et me débarrasser de mes derniers doutes ?

Autrement, pour ceux que ça intéresse, voici la vidéo, toujours intéressant pour ceux qui s’intéressent à l’édition et ignorent comme la sélection fonctionne en interne :

5 commentaires:

  1. Le point que tu soulèves concernant les gagnants non finalistes avait été évoqué il y a quelque temps par une blogueuse que je suis : https://bloodyselena.wordpress.com/2012/04/03/jai-un-souci-avec-le-concours-gallimard-jeunesse/ (J'apparais d'ailleurs dans les commentaires avec l'adresse d'un ex-blog, LOL.)

    Sinon, la raison pour laquelle il existe des concours de nouvelles plus souvent que des concours de romans est le travail que cela représente d'éplucher les manuscrits qui ne seront pas retenus. Alors éplucher des manuscrits de romans... Dans le cadre des soumissions normales, les manuscrits lus ont au moins la chance d'être édités, tandis que dans un concours, il n'y a qu'un gagnant. Même si ton manuscrit est excellent, il suffit que quelqu'un te passe devant pour que le tien devienne "perdant". Enfin, je n'ai pas lu le règlement de ce concours-ci, donc j'ignore les éventuels aménagements prévus. (Je partage donc à priori tes interrogations.)

    Du point de vue d'un auteur, il me paraît évident que le gagnant d'un concours doit gagner quelque chose de *mieux* qu'un contrat d'édition standard (sinon pourquoi ne passerait-il pas par le processus de soumission normal, qui lui donne au moins la chance d'être évalué à sa juste valeur, et pas uniquement par comparaison avec les autres ?). Je pense aussi que d'autres manuscrits que le seul gagnant devraient avoir la possibilité d'être édités. Aucune idée si c'est le cas ici.

    En tout cas, personnellement je lis les manuscrits que je reçois jusqu'à la dernière ligne. ;-) C'est dommage de voir que les arnaques de certains éditeurs mal intentionnés semblent avoir contaminé l'image globale qu'on les gens de l'édition.

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  2. Merci pour ta réponse ! Tu travailles dans l'édition ? En tout cas, si tu me dis que les éditeurs lisent tous les textes qu'ils reçoivent jusqu'au bout (je l'ignorais, mea culpa ;-)), je ne vois en effet pas l'intérêt de passer par le concours... Qu'est-ce que ça change, en fait ? Zut, me voilà démotivée ! Je pensais participer et voilà que j'hésite...

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  3. Salut ! Je participe au Concours Gallimard. Avec un vrai enthousiasme. Mais avec aussi les mêmes questionnements que toi et la même retenue que Jeanne concernant certains points du règlement. Pourtant j'ai décidé de foncer quand même car c'est une vraie et belle opportunité ! Je me dis que je verrai le moment venu, si moment venu il y a ! Parce que finir dans les 3 finalistes, ce serait le bonheur non ? Allez, bon courage à toi pour l'écriture si tu te lances !

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    1. Je pense également que je vais participer. Qu'est-ce que je risque, au pire ? Avoir des difficultés à publier un roman ? Comme si ce n'était pas déjà le cas ! Même si je fais partie des deux finalistes "malchanceux", j'aurai gagné : j'aurai travaillé en collaboration avec une maison d'édition ce qui est quand même une expérience exceptionnelle pour quelqu'un qui aime écrire ! Et puis ça signifiera aussi que ce que j'écris vaut quelque chose... Bref, j'enverrai mon livre et puis on verra... Ce serait trop bête de passer à côté !

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  4. Ah bah super ! Tu as raison de prendre cette décision ! Suis bien d'accord avec ton analyse.
    Bonne chance à toi ! Qui sait, on va peut-être se retrouver dans les 3 finalistes ? (rire)

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