dimanche 3 juin 2012

Cinquante centimètres en moins

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Non, je n'ai pas rapetissé. Ma chevelure, par contre, en a pris un bon coup. Depuis deux bonnes années, je laisse pousser mes cheveux. Jusqu'à hier où subitement, j'en ai eu plus que marre de mes cheveux longs.

J'ai donc pris rendez-vous chez le coiffeur. Lorsque j'ai débarqué dans le salon après mon boulot, c'était désert. Il n'y avait que moi et la coiffeuse. Qui, du coup, a pris un soin très (très) étonnant de ma petite personne. J'ai l'habitude d'entrer et de ressortir deux minutes et demi plus tard délestée de trente bons euros. Là, je suis restée une heure. UNE heure ! Alors qu'il n'y avait ni teinture, ni broching, ni rien du tout. Un shampoing et une coupe.

Sauf que comme j'étais seule et que cette coiffeuse est une perle, elle a pris tout son temps. Alors qu'habituellement, traumatisée par les films dans lesquels les coiffeurs et leurs clientes font papote autour d'une paire de ciseaux, je reste muette comme une carpe en me torturant pour trouver quelque chose à dire (en général, je me rabats sur l'éternel "il fait beau aujourd'hui, non ?" ou autre "quel sale temps !", tout en étant mortifiée de sortir d'aussi énormes banalités), elle est parvenue à me mettre à l'aise et je me suis mise à bavarder comme une pipelette. Faut dire, c'est long, une heure.

Elle est parvenue à me mettre en confiance. La confiance, c'est bien. Trop de confiance, par contre, c'est dangereux. Surtout chez les coiffeurs. Parce que lorsque je me suis retrouvée avec les cheveux légèrement au-dessus des épaules et légèrement dégradés comme je l'avais demandé, elle m'a jeté un regard critique et m'a dit : "Un petit peu plus court, ce serait vraiment mieux. Vous avez le visage fin, ça vous irait tellement bien".

J'ai maugréé que je n'oserais jamais (je suis une trouillarde, mais qui ne l'est pas lorsqu'il s'agit de cheveux ?). Elle m'a fait une bouche en coeur et m'a lancé l'argument qui a tué mes dernières réticences : "Si j'avais d'autres clients je vous dirais que c'est parfait, mais il  n'y a personne d'autre, je vous assure que ça vous ira terriblement bien. Et comme ça, votre homme ne pourra PAS ne pas remarquer la différence". (Comment sait-elle qu'il ne remarque jamais quand je passe chez le coiffeur ? Ah oui, c'est vrai, je le lui ai dit... )

J'ai cédé. Je me suis accrochée à la petite phrase qu'elle m'avait lancée quand je lui avais annoncé que je voulais couper cinquantes bons centimètres de chevelure : "Nouvelle coupe, changements dans la vie". J'ai cédé.

J'ai regretté. Brièvement. J'ai adoré. Longuement. Puis après ma douche, ce matin, je l'ai haïe, cette nouvelle coupe. Les cheveux juste sous les oreilles, quand ils sont lisses et bien coiffés, c'est très joli. Lorsqu'ils se mettent à croller après avoir été mouillés, ça l'est beaucoup moins.

J'étais en train de me demander comment j'allais oser sortir de chez moi lorsque j'ai eu une illumination. Une brosse, un sèche-cheveux. Je ne suis jamais parvenue à faire un broshing mais j'allais tenter le coup (la dernière fois (et la première) (il y a cinq bonnes années) je m'étais retrouvée avec la brosse ronde coincée dans le cheveux (j'avais été un peu trop enthousiaste) (j'avais même dû appeler Muche à l'aide, suprême humiliation) (comme il n'avait rien trouvé de mieux que me tendre une paire de ciseaux, je m'étais finalement débrouillée toute seule). Bref : je suis parvenue, en deux minutes et avec une brosse pas ronde du tout et un sèche-cheveux sans bout, à rendre mes cheveux plus ou moins lisses au bout et à leur redonner la jolie forme qu'ils avaient en quittant le coiffeur. Ouf.

Nouvelle coupe, changements dans la vie. On verra.

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