Je lis
l’introduction. Révélation. Je comprends à cet instant que je suis tombée sur
un livre qui va changer ma vie. Vraiment. Pour de bon. Je referme le bouquin,
je lis le titre : « Maigrir sans régime », du Docteur Zermati. Je
me dirige vers la caisse, accrochée au petit livre comme à une bouée de
sauvetage.
J’ai
dévoré le bouquin, je l’ai lu d’une traite, incapable de m’arrêter. Il a été
écrit pour moi, je ne vois pas d’autre explication. Je lis et je me reconnais,
je suis une victime des régimes comme tant d’autres, je me suis fait avoir par
la mise en valeur de la minceur, de la maigreur, du contrôle. J’avais tout
faux, j’ai déréglé mon propre corps, cette machine bien rôdée. Je l’ai foutu en
l’air en cherchant à maigrir alors que je n’en avais nullement besoin.
Maintenant, il me faut revenir en arrière, reconstruire ce que j’ai passé
quatre ans à détruire, re-tricoter, petit à petit. Retrouver une relation saine
et naturelle avec la nourriture. Cesser de souffrir, cesser de réfléchir,
cesser de pleurer, cesser de me détester et de m’en vouloir. Vivre.
Comment
résumer en quelques lignes un cheminement qui a duré de longs mois ?
Comment résumer en quelques lignes une méthode qui a fait l’objet de plusieurs
ouvrages ? Bon, je me lance… Voici les notions les plus
importantes découvertes dans le livre du Dr Zermati (dont je ne peux que vous conseiller la lecture).
Le poids d’équilibre. Notion importante s’il en est. Chacun possède un poids d’équilibre
déterminé qui lui est propre. Ce poids peut être supérieur ou inférieur aux
normes de beauté actuelles. Quoi qu’il en soit, il est le nôtre et il est
illusoire de chercher à le modifier (c’est-à-dire à descendre en-dessous,
puisqu’en général on cherche à maigrir et non l’inverse). On peut décider de
tenter de descendre sous ce poids d’équilibre, bien sûr. Mais c’est un choix
difficile parce qu’il nous condamne à vivre dans la faim. Un faim inéluctable lorsqu’on
cherche à descendre sous le poids qui est le nôtre.
J’ai
trop souffert de la faim, souffert de la famine que j’imposais à mon corps pour
accepter encore de jouer à ce jeu-là. Je n’y ai gagné que des kilos. J’ai en
outre la chance d’avoir un poids d’équilibre dans les normes actuelles. Pour
moi, le choix était vite fait : ce serait le poids d’équilibre et rien
d’autre.
La faim et la satiété. Mais comment faire pour conserver (ou retrouver ?) son poids
d’équilibre ? C’est à la fois très simple et très compliqué : il
suffit de respecter sa faim et sa satiété. Si on devait résumer cette méthode
en une phrase, ce serait celle-ci : mange quand tu as faim, arrête-toi
quand tu n’as plus faim. En effet, notre corps est le meilleur juge en ce qui
concerne nos besoins. Le but est de devenir un mangeur régulé, c’est-à-dire un
mangeur qui respecte les besoins de son organisme et donc sa faim et sa satiété.
De cette manière, on garde un poids stable. Et si on est au-dessus de son poids
d’équilibre, on maigrit.
Comment
est-il possible de maigrir alors qu’on se contente de manger à sa faim ?
Tout simplement parce que si vous êtes au-dessus de votre poids d’équilibre, ça
signifie que vous mangez trop, que vous mangez au-delà de votre faim. Manger à
votre faim et pas plus vous amènera donc logiquement à diminuer vos portions.
Et à maigrir doucement, jusqu’à votre poids d’équilibre.
Il
arrive à chacun de manger au-delà de sa faim. Au cours d’un repas festif par
exemple. Aucun souci : le lendemain, votre faim mettra plus longtemps à
arriver. Si vous n’avez pas faim, sautez le repas. Vous n’en mourrez pas :
votre corps n’a tout simplement pas achevé d’assimiler ce que vous avez mangé
la veille. Fini, les trois repas obligatoires par jour. Si vous n’avez pas
faim, ne mangez pas, ça signifie simplement que votre corps n’a besoin de rien.
On mange ce dont on a envie et on ne se
prive de RIEN. Vraiment rien ! Il ne s’agit pas d’un
régime. On prête attention aux signaux de notre corps. Notre corps sait ce dont
il a besoin. Vous n’avez jamais eu une envie folle d’un bon steak ? Vous
manquiez sans doute de fer. Bon, c’est un peu caricatural mais c’est le
principe. Si l’on s’arrête à satiété, il y a tout à fait moyen de maigrir de
cette manière : 500 calories de salade ou 500 calories de chocolat, ça reste
500 calories, ça fait grossir et maigrir pareil.
Si je suis mes envies, je ne mange que du
chocolat, pourtant mon corps n’en a aucun besoin. Dans un premier temps, c’est possible, voire probable. On a envie de ce
dont on se prive depuis des années. Au bout de quelques semaines, les autres
envies reprennent leur dessus. Imaginez-vous ne manger que du chocolat durant
une semaine, à chaque repas. Ça vous paraît faisable ? À un moment donné,
on a envie d’autre chose, non ?
La régulation des émotions. L’organisme n’a sans doute pas besoin de chocolat pour vivre. Mais
nous n’avons pas uniquement des besoins physiques. Nous avons également des
besoins émotionnels. La nourriture peut très bien être un moyen de se
réconforter. On est triste, on déguste un chocolat chaud. On se sent mal, on
déguste une barre de chocolat. C’est tout à fait normal, même les mangeurs
régulés fonctionnent de cette manière.
La dégustation. Vous avez remarqué que j’insistais sur le mot
« déguster » ? C’est normal, il s’agit d’un autre principe. Lorsqu’on
mange, on ne fait rien d’autre. On éteint la télé et l’ordinateur, on referme
son livre. On s’assied à table et on déguste ce qu’on a en bouche. On prête
attention aux odeurs, aux saveurs. De cette manière, on profite de la
nourriture, on perçoit sa satiété, on sait quand on a assez mangé, on sait
qu’on a mangé tout court, aussi (ça ne vous est jamais arrivé d’achever un
paquet de chips en ayant l’impression de ne pas l’avoir encore
commencé ?). Pas besoin d’une plaquette entière de chocolat lorsqu’on
mange en dégustant. Au bout de quelques carrés, on a assez.
Les cercles vicieux. Ce sont eux qui m’ont entrainée dans l’hyperphagie. Lorsque j’ai
commencé les régimes, j’ai arrêté de prêter attention à ma faim et à ma
satiété. Je me suis privée, je me suis affamée. Lorsque j’ai atteint le poids
désiré, que s’est-il passé ? Je me suis jetée sur les aliments interdits,
de manière totalement incontrôlée, j’étais incapable de m’arrêter. Ça m’a fait
terriblement culpabiliser. La culpabilité m’a fait manger (manger pour me
réconforter). Sauf que manger ne m’a pas réconfortée mais a renforcé ma
culpabilité. Je mangeais comme un cochon et je me remettais à grossir.
Résultat, j’ai intensifié mon régime. Ce qui a provoqué de terribles envies
pour le chocolat. J’ai craqué, j’ai culpabilisé, j’ai mangé pour me réconforter
sauf que j’ai grossi et re-culpabilisé. Et voilà un exemple de cercle vicieux.
Le problème c’est qu’on finit par se détester, par ressentir des émotions
terriblement négatives et désagréables. On mange pour les anesthésier, sauf
qu’elles finissent par revenir à nous poussent à manger. Manger ne nous permet
plus de nous réconforter mais nous enfonce encore plus loin. Il devient
rapidement très difficile de sortir de tels cercles, ils sont à l’origine de
nombreux troubles du comportement alimentaire. Du mien, entre autres.
Maigrir n’est pas une question de volonté ! Ce n’est pas parce qu’on échoue à faire régime qu’on n’est pas
quelqu’un de bien. Les régimes sont intenables à long terme, ils provoquent des
troubles du comportement alimentaire. Ils n’ont absolument rien à voir avec la
volonté. À moins de croire que 95% de la population ne possède aucune volonté.
Puisqu’il s’agit du pourcentage de personnes au régime qui reprennent du poids
après coup. Au contraire, il faut avoir énormément de volonté pour recommencer
durant des années des régimes traumatisants pour le corps et pour le mental.
Comment
se fait-il que, lorsqu’après des années de régime on n’est parvenu qu’à
grossir, on ne remette pas les régimes en question ? Comment se fait-il
qu’on se blâme soi, uniquement soi, qu’on se
traite de tous les noms, qu’on se dévalorise de la sorte ? (Vu que c'est trèèèès long et que j'ai beaucoup à dire, à suivre...)
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