J’ai achevé l’étape de la faim (sauter un repas pour apprendre à reconnaître la faim). Elle ne m’a guère apporté : la faim, je connaissais déjà, je n’avais aucun mal à la repérer. Pareil pour la satiété. Je n’ai pas fait suffisamment longtemps régime pour perdre ces notions. Par contre, j’ai une peur terrible de la faim. Je le savais déjà. Elle m’a fait tellement souffrir. Plus jamais je n’imposerai ça à mon corps ! Une famine, une véritable famine organisée et voulue. Comment en étais-je arrivée à de telles extrémités ? Plus jamais. Je te le jure, mon corps, plus jamais.
Par contre, deux notions ont attiré mon attention : la dégustation,
et les émotions. J’étais passée complètement à côté lors de la lecture du livre
du Dr Zermati. Pourtant, elles sont d’une importance capitale pour moi, elles
sont les clés qui me permettront de résoudre mes problèmes.
Au bout de quelques semaines de Linecoaching, je finis par réaliser que
je mange pour anesthésier des émotions douloureuses. D’ailleurs, les émotions,
je ne les ressens pas : elles se cachent derrière les envies de manger.
Quelle révélation ! C’était donc ça, l’origine des terribles envies de
manger qui me saisissent, qui m’arrachent à mes activités et me jettent sur le
chocolat, qui me poussent à me précipiter vers le magasin le plus proche et à
dévaliser le rayon sucreries. Envies destructrices et irrésistibles, envies
totalement incontrôlables.
Les Dr présentent la pleine conscience comme un outil de choix pour
permettre de gérer ses émotions et d’éviter de se jeter sur le chocolat. Je ne
comprends pas, ça ne fonctionne pas pour moi. Et puis, soudain, alors que je
relis le blog de Caroline, je comprends. Lors des séances de méditation en
pleine conscience, je ne dois pas uniquement me concentrer sur mon souffle. Je
dois me concentrer sur tout ce qui se passe en moi, sur mes émotions et les
réactions physiques qui en découlent. Mon corps réagit à mes pensées ou aux
événements extérieurs via des émotions. Ces émotions, je les ressens
physiquement : mon souffle s’accélère, je ressens une douleur dans la
poitrine, ou un gouffre à la place du cœur comme si on me l’avait arraché, j’ai
la gorge serrée, des picotements dans les bras.
Quelle découverte ! Non seulement les émotions me font manger mais
en plus elles se manifestent via mon corps. Si je suis attentive, si je suis à
l’écoute de moi-même, les émotions qui se cachaient derrière les envies de
manger m’apparaissent. Et c’est ça le but de la méditation en pleine
conscience : se centrer sur soi, sur ses pensées, sur son corps, et
surtout sur ses émotions. Pour apprendre à les vivre. Vivre avec. Ne pas les
éviter, ne pas les étouffer, ne pas les anesthésier à coups de chocolat.
Juste vivre. Devenir tolérante aux émotions, leur faire une place en moi.
« Quoi que ce soit, je peux le vivre ! ». Plus besoin de
chocolat. C’était donc ça !
Ça fait trois mois que je suis inscrite sur Linecoaching. Je continue à
yoyoter au gré de mes compulsions, je continuer à alterner des phases positives
et négatives. Trois mois ! Ils auraient pu donner des instructions plus
claires sur la respiration en pleine conscience, ça m’aurait évité de perdre
ces trois mois ! Sauf que c'est sans doute moi qui ai préféré ne pas comprendre. Quoi qu'il en soit, maintenant que j’ai compris, mes troubles du
comportement seront bientôt derrière moi. Il suffit de vivre les émotions. Pas
bien compliqué.
Aïe. J’ai mal. Je souffre. Mes émotions sont tellement douloureuses.
Elles me brûlent de l’intérieur, je parviens à peine à les supporter, à les
vivre. Tout ce mal-être fait vraiment partie de moi ? Toute cette douleur,
toute cette souffrance ? Tout ça avait sa place en moi ? Sans même
que je le réalise ? C’est tellement dur à vivre, tellement dur à
ressentir. Je veux que ça s’arrête. Je veux que ça s’arrête ! Vite, du
chocolat.
C’est difficile. Bien plus difficile que ce que j’imaginais au départ.
Mais je n’abandonne pas. Je sais que c’est la clé, je sais que c’est la
solution. Vivre mes émotions. D’ailleurs, les séances de pleine conscience
commencent à faire de l’effet dans ma vie. Je ne me contente pas de vivre mes
émotions. Je vis ma propre vie, aussi. Depuis toujours, j’ai le sentiment que
les minutes, les heures et les années s’écoulaient devant moi sans que je n’en
fasse rien. J’ai toujours attendu d’être à nouveau mince pour être enfin
heureuse. Dorénavant, je vis. Dorénavant, je ne me contente plus d’être
spectatrice de ma vie : je suis actrice !
Ce n’est pas facile. Mes émotions sont terriblement douloureuses, elles
me font mal et je ne parviens pas toujours à les vivre. Je continue à yoyoter.
J’apprends la bienveillance. J’apprends à être gentille avec moi-même. Je lis
le forum de Linecoaching quotidiennement. Je dévore les réponses que les Dr
adressent aux linecoachées, personnellement. Ils se montrent tellement
disponibles, bienveillants, tolérants. Je n’en reviens pas ! J’ai
envie de leur hurler MERCI pour leurs livres, pour leur site, pour leur méthode
et pour leur bienveillance. Je continue à souffrir de mes troubles du
comportement alimentaires mais j’ai trouvé la clé, grâce à eux. Je sais que
chaque jour et chaque semaine me rapproche de la sérénité alimentaire.
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