mercredi 4 janvier 2012

Naissance d'une idée (2)

La naissance d'une idée, donc... (Mieux vaut tard que jamais). Vu que je n'écris pas à plein temps (si je fais une moyenne annuelle, je dois écrire environ une demi minute par jour), je n'ai pas besoin d'avoir de nombreuses idées à la seconde. Une tous les six mois  (environ) me suffit.

Ces dernières années, j'ai eu quelques-unes, des idées. Deux d'entre elles se sont transformées en romans (achevés) (mais non publiés) (merci de me le rappeler), trois en "les cinquantes premières pages d'un roman" (non achevées, donc) (et non publiés) (merci de me le rappeler) (je me répète ?).

Et à chaque fois, les idées se sont manifestées d'une manière identique : je vaque à mes occupations quand une image surgit dans ma tête. Un peu comme une photo. Par exemple, l'image du premier roman (achevé), c'était une haute tour de forme pyramidale qui surplombait une forêt touffue (je l'ai d'ailleurs dessinée, en fouillant un peu je devrais la retrouver). L'image du second roman achevé, c'était un triangle (bête non ?). Et l'image qui a surgi dans ma tête il y a environ dix jours (au moment où j'achevais le roman number two, sans doute pas une coïncidence), c'est celle d'un château perché sur un pan de falaise (il fait nuit noire et une lumière tamisée s'échappe des fenêtres).


À partir de là, un mécanisme bizarre se met en branle dans mon cerveau. Au fil des jours qui passe, j'ai l'air de travailler au boulot, j'ai l'air de faire les courses au magasin, j'ai l'air de livre mon livre dans le train, j'ai l'air de pleine-consciencer dans le train (certain(e)s comprendront). En fait, je travaille vraiment, je fais vraiment les courses, je lis et je pleine-conscience vraiment. Mais en parallèle, l'image prend vie dans ma tête, comme si je gardais une fenêtre ouverte sur ce monde en devenir et que je l'observais du coin de l'oeil tout en vivant ma propre vie. Et pendant plusieurs mois, j'observe ce nouveau monde qui se développe et qui grandit.

Un monde qui se développe parfois doucement, presque à mon insu. Parfois de manière fulgurante lorsque la solution au problème sur lequel je coincais depuis des jours m'apparaît soudain comme une évidence (du style : le méchant, comme il est méchant il cherche à tuer le gentil, comme on est dans un livre c'est le héros qui gagne. Là où ça devient compliqué c'est : et il s'en sort comment, le gentil ?)

Dans ces moments-là, quand l'idée surgit, j'arrête tout et je note. Parce que ce qui caractérise les idées soudaines et fulgurantes, c'est aussi leur éphémérité (ça existe ce mot ?). Aussitôt arrivée, aussitôt repartie. J'oublie très très vite ce genre "d'illumination". (Il m'est venu que cette mémoire à très court terme était peut-être un défaut de fabrication de mon cerveau mais après concertation avec moi-même j'ai décidé d'éliminer cette possibilité).

J'oublie vite, donc je note. Immédiatement. En faisant la sourde oreille aux plaintes de Muche qui n'aime pas être réveillé en pleine nuit par une lumière allumée et le bruit d'un bic qui gratte la feuille de papier posée en prévision sur la table de nuit. En abandonnant l'eau des pâtes à son triste sort (l'évaporation) pour allumer mon pc et vite-vite-vite noter mon idée. En assomant d'ennui mon vélo en répétant en boucle durant vingt minutes d'affilée (tout en pédalant) ma dernière idée pour être sûre de ne pas l'oublier avant d'arriver à la maison où je pourrai la noter.

Et pendant ce temps, l'image de départ se développe pour devenir un roman (ou les cinquantes premières pages d'un roman, parfois) (mais c'est un détail, n'est-ce pas ?).

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