jeudi 2 février 2012

La Horde du Contrevent

Il y a les livres qui plaisent, ceux qui font rire, ceux qui font rêver, ceux qui vous emmènent loin, ceux qui vous entraînent dans des aventures extraordinaires. Il y a les livres qu’on adore, ceux qu’on déteste, ceux qu’on abandonne après quelques pages, ceux qu’on se force à lire, ceux dont a entendu dire qu’ils valaient le coup mais auxquels on n’accroche pas, ceux qu’on aime, ceux qui nous passionnent dès la première phrase.  

Et puis il y a les livres qui vous chamboulent, qui vous emportent et qui vous changent ; ces livres auxquels on ne s’attendait pas, qui vous happent et vous transforment ; ces livres qui vous retournent les tripes à l’intérieur et qui vous marquent à vie.

La Horde du Contrevent, d’Alain Damasio, fait partie de ces livres-là.


Je ne sais plus par quel biais j’en ai entendu parler. Je me souviens juste qu’aux alentours de Noël, j’ai trouvé un bout de papier dans ma poche, un bout de papier sur lequel j’avais noté des semaines auparavant les références d’un roman. Je l’ai acheté sans savoir à quoi m’attendre, j’ai découvert qu’il s’agissait d’un roman classifié « science-fiction » même si je trouve après coup qu’il ne correspond à  la définition d’aucun genre littéraire.




Le livre a patienté quelques semaines dans ma bibliothèque, il n’était à l’époque qu’un roman parmi la dizaine qu’il me restait à dévorer. Lorsque j’ai commencé ma lecture, j’ai compris aussitôt que j’irais jusqu’au bout, qu’il ne serait pas un de ces livres abandonnés en cours de route par manque d’atome crochu.
J’ai aussi compris que je ne comprenais rien. Mais ça n’avait rien d’étonnant : la Horde du Contrevent se déroule sur un monde déroutant et différent, aux codes, aux coutumes et même au langage éloignés des nôtres. Je savais qu’il me faudrait quelques chapitres avant d’assimiler ces différences et de les comprendre.

La Horde du Contrevent est un roman dont l’histoire se déroule sur une terre balayée par le vent, un vent terrible aux neuf formes dont les plus violentes détruisent tout sur leur passage. On y apprend l’histoire de la trente-quatrième horde, composée de vingt-trois hommes et femmes choisis dès l’enfance après une formation cruelle et éprouvante. Héros vivants, sélectionnés pour parcourir le monde à pied, sélectionnés pour contrer le vent. Guidés par Golgoth leur traceur, ils quittent l’Extrême-Amont dans le but d’atteindre l’Extrême-Aval, le bout du monde que jamais aucune horde avant eux n’a atteint malgré des siècles d’efforts et de marche, dans le but d’atteindre l’Extrême-Aval au bout d’une existence dédiée à cette quête, et d’y découvrir l’Origine du Vent.

J’admire l’auteur, Alain Damasio, à la plume acérée, aux mots si justes, aux phrases tellement travaillées, qui touchent et qui frappent. Je l’admire mais je ne le jalouse pas, tout simplement parce que ce roman est totalement hors de ma portée. Le monde qu’il décrit est différent, sans aucune comparaison possible avec ce que j’avais lu jusqu’à présent. Superbement différent et très détaillé, pensé, recherché. L’œuvre d’une vie. L’imagination nécessaire pour inventer un monde à partir de rien, ou plutôt à partir du vent, me laisse tout simplement béate d’admiration.  
La Horde du Contrevent est une histoire unique, une histoire d’hommes et de femmes, une histoire de courage et de bravoure, d’amour et d’amitié, une histoire de cruauté et de douleur, d’espoir et de déception, de souffrance et de bonheur, de peur et de ténacité. De désillusion, aussi, pour ces hommes et ces femmes qui dédient leur vie à un espoir et à un rêve. Un condensé d’humanité. Une superbe aventure humaine, qui m’a totalement emportée et totalement chamboulée, retournée, bouleversée.

1 commentaire:

  1. Ben comme quoi, tous les goûts sont dans la nature. Ce livre, je l'ai trouvé pénible, j'ai insisté jusqu'à la moitié tellement les critiques étaient bonnes, mais franchement, c'était trop long, sans intétêt. Je qualifierais cette écriture de péteuse. Alors si tu trouves que c'est "hors de ta portée", c'est tant mieux. Désolé, mais au moins, ça prouve que tout style d'écriture à sa place !

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