mardi 31 janvier 2012

Visite chez le dentiste


Mardi passé, je suis allée chez le dentiste. Le verdict était tombé quelques semaines auparavant : carie. Et avec la carie vient son corollaire : la piqûre. J’ai donc soigneusement évité de penser au rendez-vous. (Est-ce que j’ai déjà mentionné ma phobie des piqûres ?) J’ai même envisagé prétendre avoir oublié le rendez-vous. Et puis je me suis rappelé la nuit blanche passée à me tordre de douleur un an auparavant pour cause de « nerf dentaire en train de mourir » et me suis raisonnée : la peur d’une piqûre ne justifie pas une telle souffrance. D’autant plus que la carie de l’année précédente et son « nerf dentaire en train de mourir » m’avaient contrainte à trois visites chez le dentiste. Trois visites et trois piqûres !

J’ai donc décidé de me rendre à mon rendez-vous comme prévu. C’était plus prudent. Sauf que… Sauf que mon propre corps m’a lâché ! Croyant sans doute bien faire, il m’a octroyé un sursis de deux semaines. Pour cause de rhume. Parce qu’un rhume, bien que souvent qualifié d’inoffensif, entre les mains d’un dentiste ça peut rapidement devenir mortel ! Ben oui, j’aimerais vous y voir, les deux narines complètement bouchées et la bouche obstruée par les instruments de torture de monsieur le dentiste ! J’ai décidé que mourir étouffée un avale-salive dans la bouche, c’était pas assez glamour et j’ai annulé le rendez-vous. Merci le rhume !

Deux semaines plus tard, mon rhume m’ayant lâchement laissée tomber, me voilà chez le dentiste. Je m’installe dans le fauteuil. Ça y est, je tremble comme une feuille. Je m’accroche aux accoudoirs, je serre les dents. (Pas au sens propre, bien sûr. En général, les dentistes n’aiment pas qu’on serre les dents, paraît que ça rend leur boulot difficile). Pas question d’hurler comme je l’avais fait à six ans dans un hôpital après qu’on m’ait annoncé que je devais subir une prise de sang. J’ai grandi depuis, on ne m’y reprendra pas ! (En fait, je n’avais pas six ans mais seize, mais je préfère occulter ce détail, il met ma réputation à mal).

Le voilà qui approche la seringue. Je ferme les yeux, je ne veux pas voir la taille de l’aiguille ! Je rouvre les yeux, tente une plaisanterie : « J’ai beau grandir, les piqûres me font toujours aussi peur ! Enfin, je ne dois pas être la seule, non ? ». Vu la moue sceptique qu’il m’adresse pour unique réponse, j’imagine que je suis la seule. Ça m’est égal, je suis une trouillarde et j’assume (tu parles !).
Ouf, la piqûre est passée. J’ai rien senti, mon dentiste est un pro. Je masque l’accoudoir du fauteuil à l’aide de mon bras. Il apercevra bien assez tôt les trous que mes ongles y ont laissés. Pendant que je réfléchis à la meilleure position pour camoufler les dégâts, mon dentiste s’embarque dans un grand monologue. Sur un air de « faites attention de ne pas mordre votre joue, elle est endormie, vous ne sentiriez rien ! ». Super ! Il s’affaire, chipote dans ses ustensiles, revient deux minutes plus tard. « Mais ! Qu’avez-vous fait ? Je vous avais dit de ne pas vous mordre la joue ! Elle est en sang ! Impossible de travailler dans ces conditions, il faudra revenir un autre jour ! ».

QUOI ? Je me suis tapée une piqûre pour RIEN ??? Bon, vu sa tête, il s’agissait d’une blague. Stupide, la blague, d’ailleurs.
Heureusement, une demi-heure plus tard, ma carie est soignée. Je me relève, je tremble un peu (les piqûres ça laisse des traces), je paie et je m’en vais. Ouf ! J’ai survécu. Je m’offre des bonbons pour fêter ça. Les bonbons risquent de m’obliger à retourner chez le dentiste l’année prochaine ? M’en fous, même pas peur. Les piqûres, je maîtrise !

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