lundi 3 novembre 2014

Elle s'en va quand, la tristesse ?



Elle s'en va quand, la tristesse ? Elle s'en ira quand, la tristesse ?

Elle est là, au creux de moi, elle ne me quitte pas. Elle m'accueille à la première sonnerie de mon réveil, elle m'accompagne sous la douche, elle brille avec le soleil et pleure avec la pluie, elle prend le tram avec moi, à l'aller comme au retour. Elle flotte dans mes rêves, elle se déchaîne dans mes cauchemars.

Elle est là quand je ris, elle est là quand je vis. Elle ne me quitte pas. Jamais. Même quand je passe des bons moments, même quand suis heureuse. Il lui arrive de mettre la sourdine, de me laisser tranquille le temps d'une journée et puis la voilà qui remontre le bout de son nez, la voilà qui éclate dans mes sanglots.

La tristesse ne me quitte pas. Le souvenir de lui ne me quitte pas.

Il m'arrive de l'oublier le temps d'une conversation avec un autre garçon. Il m'arrive même de sortir avec certains des autres garçons en question. Ils me plaisent, je me convaincs de leur laisser une chance. Quelques jours agréables, quelques verres, quelques restos, quelques baisers, quelques battements de cœur accélérés.

Et puis je me lasse, et puis la tristesse me rattrape. Ils ne me font pas vibrer, ou pas assez. Je les laisse sur le bord du chemin et ils n'y comprennent rien. Oui, c'était sympa, non, ils ne l'ont pas imaginé. Mais comment se contenter du "sympa" quand on a connu le "magique" ? Comment leur expliquer ma tristesse et l'ombre de l'homme qui l'accompagne ? Celui avec qui ce n'était pas juste "sympa", celui avec qui c'était "merveilleux" ? Celui que j'ai aimé avec un grand A et qui m'empêche d'aimer à nouveau avec un petit. Celui que je n'arrive pas à oublier, celui dont j'aime toujours le souvenir. Le souvenir, parce que lui, je ne sais pas qui il est devenu.

Alors je n'explique pas aux garçons. Je me contente de leur laisser un bout de ma tristesse. Je la partage avec eux, puisque me voir partir les rend tristes à leur tour. Et comme je déteste ça, comme je préfère garder ma tristesse pour moi, je décide d'arrêter de la partager. Je décide d'attendre qu'elle s'en aille plutôt que de continuer à l'éparpiller autour de moi.

Elle s'en va quand, la tristesse ? Elle s'en ira quand, la tristesse ?

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