samedi 20 septembre 2014

Un arbre et une orchidée




Depuis que je suis petite, j'aime le contact avec la nature. Quand j'étais triste, j'avais pour habitude de me rendre auprès de mon arbre favori, c'était "mon ami" (c'est même le nom que je lui avais donné, Mon Ami). Je caressais son écorce, j'avais la sensation de sentir la Vie battre lentement sous mes doigts, et je partageais avec lui mes chagrins et mes espoirs de petite fille.

Ce réflexe n'a jamais changé. Cet après-midi, je me suis baladée dans le jardin de mon enfance, et je me suis sentie bien. La nature est pour moi un moyen de me ressourcer, un moyen de me connecter au monde, d'avoir la sensation de faire partie d'un Tout beaucoup plus grand que moi, un Tout qui ne serait que beauté, sagesse et empathie.

Si j'aime la nature, je suis pourtant très loin d'être capable d'en prendre soin. Les plantes qu'on m'offre ne résistent pas au climat apparemment rude de mon appartement (leur espérance est passée de quelques jours à quelques mois, pourtant elles finissent toujours par atterrir à la poubelle, malgré l'eau, l'engrais et les encouragements que je leur offre régulièrement) (j'ai même essayé la musique classique, il paraît que c'est efficace... Pas chez moi !)

Même mon orchidée qui semblait pourtant se porter merveilleusement a fini par suivre ses congénères. Enfin, celle-là, je la soupçonne d'avoir tout simplement partagé mon chagrin. Du jour au lendemain, les belles fleurs blanches se sont fanées, les tiges ont suivi. En trois jours, c'était fini. C'était il y a trois mois. Elle était sans doute triste pour moi, triste avec moi. Elle n'aura pas survécu à mon chagrin.

L'arbre de mon enfance, lui, est toujours là. J'ai toujours la sensation de sentir la Vie battre lentement sous mes doigts. J'en ai bien profité cet après-midi, quand j'ai partagé avec lui mes chagrins et mes espoirs de grande fille.

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